
La médiation animale



Qu'est-ce que c'est ?
"La médiation animale est la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle Homme-Animal dans le domaine éducatif, social, thérapeutique et de la recherche."_ Fondation Adrienne et Pierre Sommer
La médiation animale est un support à l'accompagnement de nombreuses personnes fragilisées dans le but d'améliorer leur santé qui est définie comme : « un état de complet bien-être physique, mental et social ».
C'est un droit fondamental de l'être humain et toute action s'inscrivant dans cette démarche ne peut être que bénéfique. Il n'est désormais plus possible de parler de Santé sans parler de qualité de vie, de bien-être physique et mental et de ce fait, aborder les compétences psychosociales définies par l’OMS comme « la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C'est l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. »

Tous les spécialistes s'accordent à dire que la présence d'un animal aux côtés d'une personne âgée, malade ou même fragilisée est bénéfique. Les animaux de compagnie jouent un rôle important. Ils font partie de l'univers quotidien, de la vie sociale, affective et active...
Mais comment en sommes-nous arrivés à la médiation par l’animal ?
Un peu d'histoire ...
L’Homme a toujours été en contact avec l’animal, que ce soit comme outil de travail, ou pour sa compagnie, … Le contact avec ce dernier est bénéfique. Nous en parlons de plus en plus aujourd’hui mais des expérimentations, des expériences ont déjà pu prouver, il y a très longtemps, les avantages à ce lien.
Notamment dans le domaine du soin, où au IXème siècle en Belgique dans la ville de Gheel, des soignants ont confié la garde d’oiseaux à leurs patients dans les asiles, afin de leur rendre un minimum de confiance en eux. Ou encore, en psychiatrie en Angleterre où W.Tuck en 1796 introduit, dans un asile, des rongeurs afin de responsabiliser les patients. Freund écrira également en 1910 que la présence d’un animal auprès d’un enfant peut l’aider dans son développement.
Il y a eu de nombreuses autres expériences qui se sont montrées bénéfiques au cours de ces années, mais ce sera Boris Levinson, pédopsychiatre américain, qui en 1950 sera le premier à écrire sur les bénéfices à introduire un animal dans la relation d’aide. En effet, ce dernier alors qu’il doit recevoir un enfant présentant des troubles du spectre autistique, laisse accidentellement son chien dans son cabinet. Ce dernier se dirigea alors vers l’enfant qui se mit à parler au chien alors qu’il était replié sur lui-même, et refusait toute communication. Par la suite, l’enfant demanda à revenir au cabinet.
Il faudra attendre quelques années pour que la médiation par l’animal arrive en France, puisque c’est en 1970 qu’Ange Condoret, vétérinaire, crée un programme dans les classes à destination des enfants ayant des problèmes de langage.
Enfin ce sera dans les années 1970/80 que les premiers écrits apparaitront, en mettant en avant le fait que le contact avec un animal peut permettre de travailler diverses compétences, notamment le regard soutenu, le lien à l’autre, les comportements affiliatifs, l’imitation, l’organisation structurée du geste et du corps. Nous pouvons, par exemple retrouver cela dans le livre de H.Montagnet : « L’enfant et l’animal ».
Aujourd’hui à chacun d’écrire une partie de l’histoire avec ses spécificités et celles de ses animaux.
« La médiation animale est une relation d’aide à visée préventive ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié, concerné également par les humains et les animaux, introduit un animal d’accordage auprès d’un bénéficiaire. Cette relation, au moins triangulaire, vise la compréhension et la recherche des interactions accordées dans un cadre défini au sein d’un projet. »_Résilienfance et al.

En médiation par l’animal, l’animal est un facilitateur social, stimulateur, médiateur.... Il joue le rôle d’intermédiaire entre l’intervenant en médiation par l’animal (I.M.A), et le référent ou les professionnels de la structure/famille et le participant. Le terme de « médiation par l’animal » est souvent préféré à celui de « Zoothérapie », afin d’éviter la confusion. En effet, ce n’est pas l’animal le thérapeute mais c’est bien le professionnel qui apporte cette dimension, ainsi que le projet dans lequel ils s’inscrivent.
« L’animal ne se nourrit d’attentes idéalisées envers les humains,
il les accepte pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils devraient être »_ Boris Levinson .
L’animal apporte de nombreux bienfaits, et ne porte aucun jugement sur l’autre. Il a une certaine spontanéité dans la relation à l’autre, et c’est là une de ses forces. Il est capable de montrer son accord ou son désaccord par des comportements, gestes, qui provoqueront une interrogation du participant qui devra réfléchir sur « le pourquoi » du désaccord de l’animal. Cette relation a pour but de nous rendre constant et cohérent dans nos demandes et dans nos attitudes. C’est apprendre la patience, apprendre à entrer en contact avec l’autre. Par l’observation, le participant apprend à deviner ce que l’autre peut ressentir, comme elle apprend à le faire avec l’animal. Ainsi l’animal permet de faire évoluer sa capacité relationnelle et d’entrer plus facilement en relation avec les autres de manière appropriée.
L’animal rend possible la verbalisation de ses craintes, de ses angoisses, et lui donne la possibilité de se livrer, ce qui peut être difficile avec les personnes de l'entourage . L’animal peut aussi être source de projection, il est souvent plus facile de raconter sa vie et ses angoisses à travers la voix qu’elle lui prête.
Il peut également apaiser par sa présence, son contact rassurant. Maryse DE PALMA aborde cette relation également en avançant que « L’amitié qu’un enfant porte à un animal lui permet d’évoluer affectivement, d’étendre à autrui l’amour qu’il éprouve pour ses parents. Cet animal lui permet de donner libre cours à son instinct de protection. Prendre soin d’un animal enseigne la responsabilité. ». Ici, l’auteure parle de l’enfant, mais cela pourrait très bien être un adolescent ou une personne adulte. Elle écrit également qu’il permettra d’étendre à autrui l’amour qu’il porte à ses parents, cela pourrait être d’autres personnes de référence ou d’étendre ou de recréer des liens pour les personnes qui n’en n’ont pas ou peu. En effet, prendre soin de l’autre renforce l’estime de soi et la confiance en soi, ce qui est valorisant. Cela permet également à la personne de se questionner sur le prendre soin de soi.
La médiation par l’animal permet au participant de renforcer le sentiment de sa propre valeur. Son développement cognitif s’en trouve favorisé, notamment la communication sociale. Puisque dans chaque séance il y aura au moins un référent et un intervenant en médiation animale (IMA), parfois les séances peuvent aussi se faire en groupe, ce qui favorise les échanges et permet de recréer du lien entre des personnes isolées.
La médiation animale peut donc être un outil thérapeutique pour tout type de public, tant qu’il y a des objectifs spécifiques et que la personne ciblée est sensible aux contacts des animaux. Elle permet de travailler sur les compétences de la personne, de faciliter le lien entre les personnes, elle permet également d’aborder l’histoire du participant à travers celle de l’animal, mais aussi de créer une relation plus facilement ou plus sécurisante par la présence de celui-ci.
La médiation par l’animal peut permettre également de faciliter un accès au soin pour des personnes qui peuvent être réfractaires.

Pour qui ?
Les séances de médiation par l’animale sont destinées à toutes personnes fragilisées, ou voulant travailler sur des axes précis. L'un des seul point essentiel est que le participant soit volontaire et qu'il ait un intérêt pour les animaux.
L’association Eläin intervient auprès de personnes de tout âge :
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Enfance et petite enfance : garderie, crèche, cadre scolaire, périscolaire, … à travers des activités ludiques et pédagogique ayant comme support l’animal,
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Personnes en situation de handicap physique, mentale, psychique, ou sensoriel,
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Personnes ayant des troubles envahissants du développement (Autisme, …),
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Personnes présentant des troubles du comportements, ou troubles psychologiques (hyperactivité, angoisse, agressivité, dépression, …),
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Personnes en difficulté sociale ( précarité, en réinsertion, délinquance, échec scolaire, …),
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Personne ayant une addiction,
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Personnes détenues en milieu carcéral,
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Personnes hospitalisées,
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Personnes âgées dépendante, ou malade (maladie d’Alzheimer),
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Et toutes personnes souhaitant travailler sur elle-même avec l’animal comme support.

Pourquoi y avoir recours ?
La médiation par l’animal permet de travailler de nombreux objectifs (sociaux, éducatifs, thérapeutique), de développer diverses compétences (notamment les compétences psycho-sociales, ou la psychomotricité), ou encore permettre aux participants de verbaliser plus facilement ( aborder l’histoire de vie en transfert avec l’animal, les émotions, les ressentis, …).
La médiation animale peut être un support pour travailler sur des problématiques diverses.
Où ?
Les séances peuvent se faire en collectif ou en individuelle, au domicile de la personne, en institution ou sur site à la Ferme des Oliviers et dans un centre équestre à Feings, de manière ponctuelle, ou dans le cadre d’un programme avec des objectifs précis et un projet co-construit.